Press release
Paris, le 8 avril 2025 – Les banques traditionnelles voient leur monopole s’effriter face à l’essor des fintechs et néobanques, qui séduisent désormais 78 % des clients français, en hausse de 11 points depuis 2021. Cette fragmentation, particulièrement marquée sur les produits d’épargne et d’investissement, s’accompagne d’une montée en puissance du digital, devenu un critère clé de satisfaction. Alors que l’écart de performance entre acteurs digitaux et banques historiques ne cesse de se creuser, Bain & Company alerte sur un risque de perte de 25 % du PNB des banques traditionnelles d’ici 2030, appelant à une transformation urgente pour s’adapter à ce nouvel écosystème bancaire.
« Nous assistons à un changement de paradigme sur le secteur bancaire. La fragmentation du marché s’intensifie, portée par la montée en puissance des nouveaux entrants qui gagnent progressivement du terrain. Aujourd’hui, les banques traditionnelles perdent progressivement leur légitimité dominante envers leurs clients : elles n’ont plus le monopole concernant leurs besoins financiers. » analyse Ada Di Marzo, Directrice Générale de Bain & Company en France et co-autrice de l’étude.
Remise en question de la notion de « banque principale » : les banques traditionnelles perdent du terrain
Entre 2021 et 2025, la part des produits détenus auprès de la banque principale a chuté de 11 points, passant de 78 % à 67 %, signe d’une fragmentation accrue de la relation bancaire. La tendance touche maintenant l’ensemble des segments clients, et en particulier le segment des jeunes actifs aisés, dont la part de produits détenus en banque principale chute de 15 points de pourcentage en 4 ans. La fragmentation est la plus forte sur les produits d’épargne et d’investissement, territoire de légitimité historique des banques traditionnelles. Si la tendance se poursuit dans les années à venir, la part des produit détenus auprès de la banque principale pourrait passer en dessous de la barre de 50% dans un horizon de de 5 à 7 ans. Les nouveaux acteurs innovants ne sont donc plus uniquement des pure-players reconnus pour leur maîtrise du digital : ils s’imposent également de plus en plus comme des experts des produits bancaires.
« La pénétration des nouveaux acteurs sur l’épargne est un élément de rupture majeur, car c’est le territoire de légitimité historique des banques traditionnelles. Aux yeux des consommateurs, les nouveaux entrants sont devenus une alternative crédible », souligne Julien Bet, responsable de la Banque de détail pour Bain & Company au niveau mondial et co-auteur de l’étude.
Une fragmentation du marché bancaire au profit des nouveaux entrants
Dans ce contexte, les nouveaux acteurs innovants (fintechs et néobanques) gagnent du terrain et renforcent significativement leur présence. Leur pénétration progresse sur tous les segments, avec 78% des clients qui sont désormais usagers d’au moins un de ces nouveaux acteurs, soit 11 points de plus qu’il y a 4 ans. Parmi les typologies de services proposés par les banques (banque au quotidien, paiement et cagnottes, et épargne), la progression est particulièrement marquée sur la banque au quotidien, avec un taux de pénétration multiplié par 4, et sur l’épargne, où ce taux est multiplié par 8. Cette montée en puissance réduit de façon significative le niveau d’activité des clients avec leur banque principale historique. C’est le cas de 80 % des clients de néo-banques sur les activités de banque au quotidien.
La montée en puissance du digital : un facteur qui accentue la fragmentation du marché
Les facteurs de satisfaction client évoluent : l’importance du digital a été multipliée par 6 depuis 2018, et celle des produits et services a quasiment doublé. L'expérience digitale « de bout-en-bout » crée désormais le même niveau de satisfaction que l’expérience via un conseiller : plus de 50% des clients demandent désormais la possibilité de gérer à distance toutes leurs opérations, au-delà de la banque au quotidien. Par ailleurs, si le Net Promoter Score (NPS) des banques françaises continue de progresser, atteignant un niveau record de 18 % en 2025 - le plus élevé depuis dix ans, l’écart ne cessent de se creuser entre les nouveaux acteurs digitaux et les banques traditionnelles. Cet écart est passé de 28 points en 2023 à 36 points en 2024, pour atteindre 43 points en 2025. Les clients se montrent plus critiques envers l’expérience proposée par les banques traditionnelles sur plusieurs parcours clés, ce qui reflète des attentes croissantes dans un contexte où les standards sont désormais dictés par les acteurs digitaux.
Dans ce contexte, Bain & Company alerte sur le risque d’une perte de PNB considérable d’ici à 2030
Sans action rapide, la poursuite de ces tendances pourrait réduire de 25% le PNB des banques traditionnelles en 2030. Bain & Company identifie trois risques majeurs :
- D’abord, l’érosion de la base client, avec des parts de marché perdues au profit des banques en ligne et néobanques, plus agiles et compétitives ;
- Ensuite, la fragmentation de la relation client, particulièrement marquée sur les produits d’épargne ;
- Enfin, la pression sur les prix, amplifiée par les pratiques de gratuité ou moins disantes des acteurs digitaux.
Pour les banques traditionnelles, il devient essentiel de sécuriser les revenus existants, relancer la conquête du marché, transformer le modèle opérationnel, et s’inscrire pleinement dans une logique d’écosystème ouvert.
Méthodologie
Réalisée à partir d’une enquête menée en janvier 2025 auprès de près de 7 000 clients représentatifs du marché français (en termes d’âge, de catégorie socio-professionnelle, de région, etc.) et de l’ensemble des acteurs de la banque de détail en France, l’étude sur la banque de détail en France de Bain & Company met en évidence les ruptures qui marquent le secteur en ce début de 2025. Lancée en 2012 avec des questions récurrentes posées chaque année, l’étude repose sur une base de données unique avec l’évolution d’indicateurs clés (NPS, attrition, équipement, qualité de la relation, verbatims clients…) pour l’ensemble des banques.
Pour programmer une interview avec Ada Di Marzo ou Julien Bet, co-auteurs de l’étude et Associés du pôle de compétence Services Financiers, veuillez contacter :
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Contacts presse :
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Bain & Company France : marketing.paris@bain.com
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